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La Réforme des Retraites

Les gros titres l’acclament, les journalistes n'en démordent pas, la réforme des retraites serait apparemment "le dossier le plus explosif du quinquennat !" ExpressHebdo n'en ferait pas autant. Certes elle devrait changer le système de calcul de la pension de retraite, elle pourrait modifier les différents régimes de la retraite, elle reverrait la question de l'enfant dans la retraite mais comme le dit Emmanuel Macron c'est une réforme politique et sociale . C'est dans cet article que vous comprendrez comme le Président et Jean-Paul Delevoye, haut commissaire, souhaitent mener cette réforme, avec leurs lignes directrices. Vous verrez, sous tous les angles que ce soit opposants ou partisans, ce nouvelle mouture pourrait bien changer l'horizon de votre vie...

Source photo : drapeau rouge

Les 3 "P"

Par qui ?

Cette réforme, point essentiel du programme présidentiel d'Emmanuel Macron, est menée par la République En Marche. La gestion en est confié à : Jean-Paul Delevoye, Édouard Philippe et Agnès Buzyn, qui en sont les principaux acteurs.

Pour qui ?

La réforme devrait s'appliquer à la génération née à partir de 1963.

Pour quand ?

 La mise en action de ce plan se fera de manière souple et progressive avec une application prévue en 2025.


Sources photos : rtl,les échos, shutterstock

La Réforme des Retraites : l'explication

"solidarité intergénérationnelle" (Emmanuel Macron)

Il y a deux ans, en 2017, Emmanuel Macron faisait l’éloge de la réforme des retraites qu'il proposait. C’était l’une des mesures phares de son quinquennat. Un an plus tard, en octobre 2018, Jean-Paul Delevoye (Haut Commissaire chargé de cette réforme) présente une quinzaine de lignes directrices. Les mois se succèdent et le 18 juillet 2019 Jean-Paul Delevoye et Agnès Buzyn présentent leurs préconisations. En voici les différents points :

    - Mise en place d'un système par points et création d'un âge pivot

Actuellement, les salariés utilisent déjà ce moyen de décompte,  consistant en un fonctionnement de décote - surcote, ou bonus-malus. Concrètement si vous partez à l'âge pivot qui sera de 64 vous obtiendrez votre pension de base. Si vous partez avant, le montant de votre pension baissera mais si vous travaillez plus montant augmentera. Par exemple si vous décidez de partir à 62 ans (l’âge légal de départ, qui ne changera pas) vous perdez 10% sur le montant, à 63 ans vous perdez 5% : c’est la période de décote. Mais si, au contraire vous partez plus tard, c’est à dire à 65 ans vous gagner 5% et si vous travaillez plus longtemps jusqu’à 66 ans vous augmentez votre pension de 10% : c’est la période de surcote. Tout cela à taux plein. Cependant des exceptions demeurent. Les aide-soignants, les carrières longues (qui durent depuis l’âge de 20 ans), les métiers régaliens (pompiers, les policiers, les douaniers, les surveillants pénitentiaires, ...) ont droit à un départ prématuré, avec le maintient des droits de base. Il existe de même différents types de points, les points de pénibilité et ceux de solidarité. Ces derniers sont attribués lorsqu’un cotisant entre dans une phase de chômage, d'invalidité, de travail à temps partiel ou bien une phase de grossesse. Les points de pénibilités sont donnés pour les personnes qui exercent des métiers dangereux comme les usines, les mines, etc.

Ces deux types de point ont la même valeur que les autres. Ce qui nous renvoie à la question fondamentale : Comment sont calculés les points ? C’est tout simple, 10 euros cotisés valent 1 point qui lui même vaut 0,55 centimes d’euros. Donc le montant de la pension peut-être calculée par l’opération suivante : le nombre de points * la valeur de liquidation (valeur pouvant varier en fonction de l’évolution du salaire moyen). Ainsi ce nouveau système par points permet de «protéger mieux ceux dont les carrières sont hachées, instables, atypiques» a déclaré le Président de la République. Il insiste notamment sur les femmes dont 20% ont une carrière incomplète, ce qui les amènent à travailler en moyenne jusqu'à 67 ans. Cette réforme prendrait donc toute la carrière en compte et ôterait la charge du calcul des 25 meilleurs années pour les salariés du privé et celui du calcul du traitement indiciaire pour les fonctionnaires. Elle permettrait aussi d’augmenter le minimum de pension à 1 000 euros au lieu de 868 euros actuellement.

"Chaque euro cotisé donne les mêmes droits à tous les Français" (Emmanuel Macron)

    - Refonte des 42 régimes

Au sujet de la retraite il existe actuellement 42 régimes, que tous ne connaissent pas forcément, rendant la tâche ardue lorsqu’ils souhaitent comprendre le montant de leur pension. C’est donc dans un souci de transparence et de simplicité que le gouvernement a pris la mesure d’harmoniser ces 42 régimes. Dans ce processus d’unification qui se fera «progressivement», certains régimes seront supprimés tels que les 10 régimes spéciaux (SNCF, RATP,..). Toutefois certains principes fondamentaux du système de retraite à la française resteront en place comme le régime par répartition.

    - Les enfants dans la question de la retraite

Dans notre système actuel, à la naissance d’un enfant les parents ont le droit à une augmentation de leurs droits à la retraite en fonction de leur profession. Grâce à cette réforme qui prône l’égalité, il n’y aura plus de distinctions entre les familles, toutes auront droit aux mêmes droits. De plus, de nos jours, un nouvel enfant permet d’augmenter la durée d’assurance en ayant des trimestres dits «gratuits». Alors qu’avec la réforme, une majoration de 5% par enfant est attribuée aux deux parents ou à un seul (cette décision devrait être prise aux 4 ans de l’enfant, si le choix n’est pas établie alors automatiquement la majoration sera pour la mère). A partir du 3ème enfant la majoration passe à 10%.

    - La pension de réversion

 Tout d'abord, renvoyons la définition de la pension de réversion donnée par le Service Public :

" c'est une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l'assurant décédé. Elle est versée, si certaines conditions sont remplies à l'époux (et/ou ex-époux) survivant, et aux orphelins (si le défunt était fonctionnaire)". Actuellement, cette pension bénéficie à 4,4 millions  de personnes qui normalement obtiennent 50% à 60% de la retraite du défunt. Mais dans la nouvelle réforme "La pension de réversion devrait garantir au conjoint survivant entre 63 et 75% du niveau de retraite du couple avant le décès", explique Dorothée Lachaud, Journaliste à France Info. Pesant déjà dans les caisses du gouvernement à hauteur de 36 milliards d'euros, soit 11% du budget de la retraite, le montant de la pension de réversion va s'alourdir.

Ainsi nous pouvons résumer la nouvelle réforme en ces objectifs :

  - faire travailler plus les français

  - créer un équilibre dans les comptes des retraites

  - financer les charges sociales

  - garantir aux personnes ayant eu une carrière hachée une retraite décente

  - rendre la retraite plus juste, transparente (les cotisants ont une meilleur vue sur leurs droits et pourront prendre de meilleures décisions) et équitable, "les règles seront les mêmes pour tous"

Sources photos : papa online, la croix 1, blog mediapart et supap fsu

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La parole au peuple

Cependant, le chemin vers la mise en place est minée de toute part par les différents syndicats et patronats présents aux rencontres bilatérales avec le premier ministre (les prochaines rencontres seront le 5 et 6 septembre). Ces rencontres ont pour objectif de recueillir les griefs des participants. Certains d'entre eux (CFDT et Medef) sont ouverts à la discussion ; leurs opinions paraissent converger vers les arguments de l'État. Les autres, comme Philippe Martinez (CGT) et Philippe Pihet (FO), refusent cette réforme, divergeant de leur ligne politique. Ce dernier a décidé de suspendre sa participation à ses concertations et préfère manifester à Paris le 21 septembre. La CGT de Philippe Martinez réfute les grandes lignes directrices, dénonçant un "enfumage". Une partie de cette réforme est à des fins d'économies sur les charges sociales, il se demande également  si "Quand le gouvernement aura besoin d'économie, qui dit qu'il ne reviendra pas là-dessus".

Sur le plan de coopération, la CFDT se dit ouverte aux discutions mais s'oppose  à certaines directives. Comme par exemple l'âge pivot : " Nous ne voulons de cet âge collectif, les situations individuelles sont trop différentes ", a déclaré Laurent Berger (secrétaire de la CFDT) et menace de mettre un terme aux rencontres si la durée de cotisation augmente encore.

 Jean-Paul Delevoye admet une faille : " si tout le monde part à 62 ans, le régime est déséquilibré ". La CFDT qualifie la réforme d'"injuste"  et prône " davantage de libre choix ". Seul le patronat le Medef est favorable et assure qu'il " soutiendra les grands principes de cette réforme " mais ajoute qu'il " restera vigilant et attentif au cours des concertations ".

La République En Marche reste ouverte malgré le blocage ; un des sénateurs Julien Bargeton affirme " il vaut mieux écouter, prendre en compte les avis ". Il complète sur les manifestations de la rentrée " Je trouve paradoxal de dire qu'on va bloquer avant même de discuter ". Une autre critique est formulée sur la durée de mise en place qui devrait durer 10 années, sachant qu'elle a été de nombreuses fois repoussée et que les politiques restent vagues sur les dates. Le problème de cette durée est qu'en 10 années de nombreux événements peuvent survenir (crises, guerres,...) et changer le cours des choses et qu'elle s'installe sur un autre quinquennat qui ne serait peut-être pas favorable à la réforme. Avec cette cristallisation des échanges, la vue de notre avenir peut nous donner les frissons !


Sources photos : ça n'empêche pas nicolas et la croix

Les principaux acteurs

Jean-Paul DELEVOYE

Haut-commissaire à la réforme des retraites

Edouard PHILIPPE

Premier ministre

Agnès Buzyn

Ministre des Solidarités et de la Santé

Philippe Martinez

Secrétaire de la Confédération générale du travail (CGT)


Philippe Pihet

Secrétaire confédéral au secteur des retraites, de la prévoyance complémentaire, à la Force Ouvrière (FO)

Laurent Berger

Secrétaire général de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT)


Sources photos : gala, wikipédia, france 3 régions, force ouvrière et le parisien


Vous trouverez ci-dessous des liens externes de différents supports qui vous permettront d'approfondir le sujet :

  - courte vidéo de RT France : https://youtu.be/PfQLIHOh-as

  - le site de la retraite : https://www.retraite.com/


C'est tout pour aujourd'hui, la réforme des retraites vous connaissez maintenant ! J'espère fortement que cet article vous a plu, d'autres articles sont à venir. N'oublier pas qu'ExpressHebdo est présent sur Instagram (express.hebdo) et sur Twitter (@RotierM). Suivre ExpressHebdo sur les réseaux sociaux c'est être au courant de l'avancée des articles, de leur date publication, de leur thème en avance et c'est pouvoir aussi partager un maximum et commenter ! Si vous n'avez pas vu le dernier article, je vous laisse cliquer sur le bouton juste en-bas. Sur ce à la semaine prochaine !

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