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"Ding Dong" on tire la sonnette d'alarme à Hong Kong

Sources photos :franceinfo, metrotime, challenges et la tribune

1997, 2014 et maintenant 2019. Les hongkongais passent de difficiles moments face au gouvernement pro-pékin, à ses mœurs qui leurs font la sourde-oreille, rongeant de plus en plus leurs libertés acquises grâce à leur colonisation britannique. Leurs problèmes se tassent, leurs revendications sont nombreuses, les leurres les blessent et les manifestations sont indénombrables. C'est dans cet article que vous comprendrez l'enjeu actuel, de l'origine d' Hong Kong à ses actuelles manifestations en passant par la "révolution des parapluies", l'histoire et la vie d' Hong Kong. "Ding Dong", mais pour l'instant on sonne à la porte...

HongKong  en bref

Hong Kong ou le " port aux parfums "est un bout de terre de 1 104 km² de superficie situé aux bords de la mer de Chine méridionale, ayant une très forte population d'environ 7 millions. De son histoire chargée, elle a obtenu un statut politique de Région Administration Spéciale (RAS) de la République populaire de Chine, qui a pour cheffe de l’exécutif Carrie Lam. Elle a également su en tirer son bilinguisme : l'anglais et le cantonais. Hong Kong est une région très importante pour son pays la Chine, car d'un point de vue économique elle concentre de nombreuses grandes entreprises. De plus, d'après Heritage Foundation, depuis 1995 elle est l'économie la plus libérale du Monde, faisant d'elle ; la 8e entité commerciale et le 3e centre financier du Monde. Ainsi en 2015, son Produit Intérieur Brut (PIB*) est évalué à 310,074 milliards de dollars. Les bases fixées, faisons un bond dans le passé.

Sources photos : wikipédia, world travels

L'histoire d'HongKong

La guerre d'opium

Tout commence aux alentours du XVIIIe siècle, c'est la période de grandeur de la Chine sous la dynastie des Qing. La population augmente passant d'environ 150 millions en 1700 à 295 millions en 1800, l'empire renforce son pouvoir sur ses "provinces extérieures" comme la Mongolie, le Tibet, sur ses "pays tributaires" : la Corée, le Vietnam, le Népal et se rajoute à ceci le marché de la soie qui atteint son apogée. De l'autre côté de l'Europe, plus à l'ouest en 1773, l'Angleterre détient le monopole sur le commerce de l'opium, une drogue produite par ses colonies : le Bengale, le Bihar et les Indes. La production est énorme et influe beaucoup sur l'économie anglaise, tirant des bénéfices colossaux. La production de pavot (élément de base de l'opium) est cultivé en masse en Inde et permet d'alimenter le Monde. Cependant, un seul pays reste fermé : la Chine, grande puissance économique  avec une population florissante, c'est le marché idéal pour les Anglais. Toutefois, les principes confucianistes, ardemment encrés dans les terres chinoise, empêchent l'usage de l'opium depuis 1644 mais déterminés à envahir ce marché idyllique, les anglais mènent deux guerres et se transforment en de narco-trafiquants. En effet, de nombreux trafics réussissent à infiltrer la Chine par de nombreux membres, alors l'opium très rapidement détruit la population chinois, en majorité l'élite et la cour impériale qui deviennent des accros aux effets hallucinogènes. L'espérance de vie diminue et l'économie plonge. Commence alors la première guerre de 1839 à 1842 faite par les Anglais qui aboutira au traité de Nankin qui permet l'ouverture de 5 principaux ports aux étrangers (à Canton) et cède Hong Kong. Puis arrive la deuxième guerre des Anglais, des Russes, des États-uniens et des Français de 1856 à 1960 qui mènera à la signature de traités inégaux, forçant l'ouverture de la Chine. A l'heure actuelle ces guerres et ces traités sont toujours considérés comme honteux et inégaux.

Rétrocession

Hong Kong tombe aux mains des Anglais. Et ceci pendant plus d'un et demi siècle. En 1989, Pékin et Londres trouvent un terrain d'entente au sujet des colonies et rédigent le 19 décembre 1984 la Déclaration commune sino-britannique sur la question d' Hong Kong. Cette dernière établit la restitution totale à la Chine, qui en échange assure que pendant les 50 années qui succèdent la rétrocession (jusqu'en 2047) de garder "les systèmes économique et législatif et le mode de vie hongkongais et de ne pas y appliquer le système socialiste". C'est le 1er juillet 1997, que leur décision prend forme en direct aux yeux du Monde et qu' Hong Kong devient chinois. Pour fêter l'événement, 4 000 soldats débarquent à Hong Kong, qui devient...

Fonctionnement particulier

..."un pays, deux systèmes", d'après Deng XiaoPing. Ce qui signifie qu' Hong Kong fait partie intégrante de la Chine mais ne dispose pas des mêmes règles politiques, économiques et sociales car une grande partie du système britannique ne changera pas. D'après la Déclaration de 1984, le port aux parfums a " un degré élevé d'autonomie, hormis en matière d'affaires étrangères et de défense". Comme le dit les Échos le 24 mars 1997 "Hong Kong est un pays de libertés économiques absolues", elle a son système judiciaire, législatif et exécutif, pour ainsi dire elle est semi-indépendante. Cependant certains Hongkongais noircissent la toile, en dénonçant le gouvernement qui, apparemment, empiète sur le fonctionnement.

Sources photos : open mindes, ebay et quotidien du peuple

La rage à la gorge et dans les parapluies

 2014 : la révolte des parapluies

Inspiré du mouvement des "tournesols" à Taïwan, souvent nommé le " Tiananmen 2.0 " la révolte de 2014 oppose les étudiants aux autorités, s'attaquant au pouvoir pro-Pékin brûlant à petit feu la démocratie. Effectivement, discrètement, le gouvernement tente de limiter le choix des chefs de l'exécutif alors que le pluralisme du chef et le suffrage universel sont prônés par les jeunes, assoiffés de libertés. C'est pendant près de 3 mois, du 27 septembre au 15 décembre 2014, que la révolution pacifique s'est tenue avec pour tête 3 étudiants : Joshua Wang, Alex Wong et Lesther Shun, réunissant au total environ 7 millions de participants. Étudiants, professeurs, ouvriers, mènent la grève et paralysent une partie d' Hong Kong. Les manifestation non-violentes et massives, se multiplient, bloquent les artères principales et font résonner leurs revendications dans le Monde entier, ce qui a de quoi faire trembler légèrement l'inébranlable Xi Jinping. Le gouvernement chinois efface les traces du mouvement se trouvant sous le hashtag Occupy Central 

(car il craint la propagation jusqu'à la Chine continentale et craint la rupture avec " la poule aux œufs d'or ", d'après Marianne), il ordonne à la police d'attaquer au gaz lacrymogène et au gaz de poivre la foule (qui se protège avec les parapluies). Le président chinois essaye en vain d'étouffer la révolution, malgré les libertés qui règnent à Hong Kong gonflant sous une pluie de revendications qui toutes souhaitent le respect d' "un pays, deux systèmes". Le mouvement des parapluies est le symbole même d'une lutte pro-démocratie, qui a encaissé de nombreuses fois les dérives du système chinois, qui a tenté de faire ouvrir les yeux aux chinois continentaux. Cette révolte, âpre au hongkongais, ce manifeste par une non-violence désarmante face à la violence des "ennemis du peuple", elle a pendant de très nombreuses semaines rassemblé le peuple autour de leur avenir, de leur destin. Certains en seront marqués à vie (69, selon Wikipédia) et d'autres rumineront entre les barreaux (89, selon Wikipédia). Tout cela pour qu'en 2019, le gouvernement recommence.


La loi d'extradition qui ne passe pas

Il y a quelques mois, Carrie Lam, cheffe de l'exécutif hongkongais, annonce le futur projet de loi d'extradition. Pour Hong Kong, la pilule a du mal à passer, alors une vague de manifestants envahit les rues, noires de monde. Cette loi permettrait à la Chine, par un processus juridique, de faciliter le jugement ou/et l'exécution de l'individu concerné. Or, la Chine ne fait guère preuve d'impartialité lors de jugements et délivre parfois des peines quelque peu ressemblantes à de la torture. Face à cette éventuelle loi, les opposants réclament un "retrait total du texte" car certains jugent que l'extradition pourrait servir à poursuivre en Chine les dissidents habitant à Hong Kong. Leur détermination et leur révolte poussent, le 9 juillet, Carrie Lam a qualifié de " mort " le projet de loi et se dit ouverte à la discussion avec les manifestants,

  sans conditions au préalable, pour refonder la confiance entre eux. Cependant pour Joshua Wang, tout cela n'est qu'un " nouveau message ridicule (...) car le texte existe toujours au Parlement". A cela s'ajoute, Bonnie Leung, le porte-parole du mouvement, qui déclare : " Si nos cinq revendications ne sont toujours pas entendues par Carrie Lam et son gouvernement, le Front Civil des droits humains continuera à tenir des manifestations et des rassemblements". En effet, leurs revendications ne se résument pas uniquement au projet de loi mais aussi à ;  l'arrêt de l'érosion des libertés , la démission de la cheffe,  la libération des manifestants arrêtés et en plus le retrait de la loi d'extradition. Après leur avoir donné le bras, que demanderont-ils après ?


Sources photos : le monde, le parisien, notre temps, la croix, slate, boursediecte, l'orient le jour, opinion internationale et capital


Ci-dessous, se trouve des liens externes qui vous permettront d'en savoir plus à ce sujet :

  - une vidéo sur la loi d'extradition

  - une courte vidéo par rapport à la rétocession

  - un reportage d'Arte

  - un court reportage sur la situation actuelle d' Hong Kong


J'espère que cet article sur Hong Kong, vous a permis de comprendre la situation et son contexte et qu'il vous a intéressée. N'oubliez pas de vous abonner aux comptes d'Express Hebdo : Instagram (express.hebdo) et Twitter (@RotierM). S'abonner aux réseaux c'est connaître la date de sortie des articles, savoir leur sujet à l'avance et connaître leur avancée. N'hésitez pas à aimer, commenter et surtout à partager les publications.

Sur ce, Express Hebdo vous dit à la semaine prochaine pour un prochain article !

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